La facturation électronique pour les guides-conférenciers - Entrée en vigueur imminente en 2026 !
La profession de guide-conférencier est en constante évolution. Après avoir échappé à l’abaissement du seuil de la TVA à 25 000€, le métier est désormais confronté à une autre problématique, celle de la facturation électronique.
A partir du 1er septembre 2026, les entreprises établies en France se doivent d’émettre et de recevoir des factures électroniques à travers une plateforme de dématérialisation partenaire ou PDP agréée par l’administration fiscale.
Pour y voir plus clair, Guides France a posé 5 questions à M. Etienne Weill, expert-comptable et commissaire aux comptes spécialisé dans la gestion des comptes des professions indépendantes.

1. La facturation électronique entre en vigueur le 1er Septembre 2026. Est-ce que les guides-conférenciers, qui exercent sous le statut d’auto-entrepreneur pour la grande majorité et qui facturent leur prestation sans TVA , sont concernés par ce dispositif ?
Oui, les guides-conférenciers sont concernés par la réforme, même lorsqu’ils exercent en auto-entreprise et qu’ils facturent sans TVA. La facturation électronique sera obligatoire dans toutes les relations entre professionnels (B2B), quelle que soit la
situation au regard de la TVA (cf. BOFiP – BOI-TVA-DECLA-30-10-30).
Concrètement, si un guide ne travaille qu’avec des particuliers (B2C), il ne sera pas concerné par cette obligation. En revanche, dès lors qu’il émet des factures pour des clients professionnels – agences de voyage, croisiéristes, ou encore dans le cadre d’une rétrocession avec un confrère – il devra respecter le dispositif.
Cela implique deux choses :
a. Émettre ses factures au format Factur-X, c’est-à-dire un format électronique normalisé (PDF lisible + données XML intégrées), via un logiciel de facturation agréé qui interdit toute modification d’une facture une fois qu’elle est émise.
b. Adhérer à une Plateforme de Dématérialisation Partenaire (PDP) ou utiliser le Portail Public de Facturation, afin que chaque facture soit télétransmise automatiquement à l’administration fiscale et au client. D’ailleurs, même s’il se borne à recevoir des factures provenant d’un professionnel (confrère par exemple), il sera fortement recommandé d’adhérer à une PDP pour pouvoir recevoir les factures électroniques
2. Est-ce que les guides conférenciers qui exercent sous le statut d’entreprise individuelle ou de profession libérale sont concernés par la facturation électronique ?
Il faut d’abord être précis sur les termes. L’« auto-entreprise » n’existe plus juridiquement depuis 2016, fusionné avec le régime « micro ». On doit normalement parler de micro-entreprise (avec ou sans prélèvement libératoire), régime spécial d’imposition. Le régime spécial est le régime simplifié d’imposition des bénéfices d’une entreprise individuelle.
Concrètement, tous les auto-entrepreneurs sont donc des entrepreneurs individuels.
L’entreprise individuelle est un statut juridique qui peut relever de plusieurs modalités d’imposition des revenus :
– soit le régime spécial micro-BNC (ou micro-BIC), éventuellement assorti du prélèvement libératoire,
– soit le régime réel (déclaration contrôlée pour les professions libérales, régime réel normal ou simplifié pour les commerçants).
Peu importe le régime fiscal choisi : dès lors qu’un guide conférencier émet des factures à destination de clients professionnels, il sera concerné par la facturation électronique à partir du 1er septembre 2026.
3. Les guides conférenciers vont devoir émettre et recevoir des factures électroniques à travers une PDP. Qu’est-ce qu’une PDP et laquelle conseilleriez vous ?
Une PDP, c’est une Plateforme de Dématérialisation Partenaire. Concrètement, c’est un intermédiaire agréé par l’administration fiscale qui va transmettre vos factures électroniques dans le format officiel (Factur-X) à vos clients professionnels et à l’administration. Il existe aujourd’hui une multitude de PDP et de logiciels de facturation compatibles Factur-X.
Le risque pour un guide-conférencier, c’est de cumuler les coûts : un logiciel de facturation d’un côté, une PDP payante de l’autre…
Le plus simple est de se rapprocher de son expert-comptable, qui pourra proposer une solution intégrée à son outil de production comptable. C’est par exemple le cas de Pennylane, qui inclut déjà un module de facturation gratuit et collaboratif, et qui a vocation à devenir PDP, sans surcoût annoncé par l’éditeur.
4.Est-ce cher de faire appel à un expert-comptable sachant que la majorité des guides a un statut d’auto-entrepreneur et a un chiffre d’affaires annuel en dessous du seuil de 37500€ ?
Les honoraires d’un expert-comptable dépendent de plusieurs facteurs, notamment du temps consacré et du niveau de qualité attendu. Pour un guide-conférencier au régime de la déclaration contrôlée (le “réel”), il faut compter en moyenne entre 100 et 120 € HT par mois. À cela peuvent s’ajouter, si besoin, des missions complémentaires d’assistance administrative.
L’intérêt d’un expert-comptable moderne, c’est qu’il propose souvent un outil collaboratif comme Pennylane : vous y déposez vos factures et justificatifs en temps réel, ce qui lui permet de produire votre comptabilité “au fil de l’eau” et de vous restituer un véritable accompagnement : tableau de bord, suivi de rentabilité, prévisions de trésorerie, modulations pour les organismes sociaux…
Surtout, passer à la comptabilité au réel permet de payer l’impôt et les cotisations sociales sur vos résultats réels, et non sur une base forfaitaire. Or, l’expérience montre que les guides-conférenciers ont souvent des frais conséquents (restauration, déplacements, véhicule, cotisations sociales…).
Dans bien des cas, ces frais dépassent largement l’abattement de 34 % appliqué par l’administration en micro- BNC. En clair, un suivi au réel permet souvent de réduire la charge fiscale et sociale par rapport au régime forfaitaire.
5. Quels sont les logiciels de facturation que vous conseilleriez aux guides-conférenciers ?
Etienne Weill est expert-comptable et commissaire aux comptes, spécialiste des professions indépendantes. Il dirige le cabinet W Expertise and Partners.
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